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NOTICE SUR LE CHATEAU DE ROCHEFORT EN BEAUJOLAIS Non loin de Tarare, cette cité ouvrière que l'industrie a si rapidement fait augmenter, à une faible distance de la montagne des Sauvages, dont les entrailles frémissent en entendant le cri strident de la vapeur qui s'échappe de la locomotive, s'élève le vieux manoir de Rochefort, patri- moine depuis plus de deux siècles et demi d'une ancienne famille des montagnes beaujolaises, qui, sans abandonner le pays de ses aïeux, a grandi et s'est élevée dans les lieux mêmes où elle avait commencé. Cette habitation, située dans la région du haut Beaujolais, dont les eaux vont por- ter leur tribut à la Loire, est dans une position assez sévère, due au déboisement de la plupart des montagnes qui l'en- tourent ; cependant, grâce au respect que ses possesseurs ont eu pour les belles futaies de chênes et de sapins qui dépendent de la propriété, le séjour de Rochefort est des plus agréables dans la belle saison ; le bois Port, qui do- mine la vallée étroite du Ransonnet et les frais ombrages du bois Sénat qui s'étendent au pied de la montagne de Montimbart sont de charmants buts de promenade. Le château a presque entièrement conservé son vieil as- pect; de trois côtés il est entouré de fossés, ceux-ci n'ayant été comblés que du côté de l'entrée, où a disparu également le pont-levis par lequel on s'introduisait dans la cour inté- rieure, en passant sous un beau portail soutenant un élé—