page suivante »
186 ETUDE SUR LE PATOIS LYONNAIS. Laque a nadie perdona Cella que nauni pardonc A reyes ni a ricos homes A rays ni à richos homos, A mi fincando a Valcncia De me soffrant in Valcnci Liego à mi puerta y lammbmc ; Liquette (1) a la porta et me sonne ; Y fallandome dispuesto, Et me trovant tôt disposa A su mandata conforme Et à sos mendamints conformé, Fago asi mi testamenlo : Je foï ainsi mon testamint : Et aima incomiendo a Bios Je recommando mon ôma à Dieu ; Qui en su reino la coloque ; Que in son regno a la colloque ; Y el cuerpo f&iho de tierra Et par mon corps fat de terra Mundo que à su centra torne,,, Commando qu'à son cintro a torne Mi aima quien ta cria Mon ômo à que l'a creô, Es muyjusto que aa hayas. 0 v'est mai justo qu'a l'aya. A mi querida Jimena A ma chira Cliimèna Mando que le sean dadas Mando que gli seian donné Las mis tierras que gané Le terre par me gôniè Con mi valor y ni espada, Par ma valeur et mon épeia, A Mortin Pelaez le mando À Martin Pelaez je lego El mi troton y dos lanzas Mon (chivau) trottou et due lancie, Mi sayo eon mi jubon Ma saya avoï mon jupon ; Y juntamente mis calzas... Yjugnant etot me chousse... Item, mando que Babieca Commando incore que Babieca Despues de muerto le entieren, In depu sa mort i i'intarran. Non Coman Canes Caballo 0 ne faut que los chïns migean Que Carnes de Canes rompe... Chivau q'à piatô (2) tant de chïns. Item mando que mo alquilen Et reeommando qu'i ne loïan Planideras que me lorcn, Gio de plourouse que me plouran. Bastan las de mi Jimena Bôsta y ara de celle de Chimèna Sin que otras lagrimas compre... Sin qu'o y achite d'autre lorme.. . (1) Liqueto, loqueter, gratter à la porte, en agitant le loquet, pour se faire ouvrir. (2) Piatâ, fouler aux pieds, textuellement, il ne faut que les chiens man- gent cheval qui a rompu les chairs à tant de chiens. U y a ici un jeu de mots sur carnes et canes, intraduisible en français : Quo carne carnis conditor, SwspensttS est patibulo. H est facile de voir par cet exemple combien l'espagnol est resté proche du latin ; c'est une réflexion que l'on ne peut s'empêcher de faire à chaque instant en parcourant ses prosateurs.