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164                          POÉSIE,
      Puis, quand l'heure viendra de quitter cette terre,
      Je redirai ce vers si touchant et si beau :
      « Heureux l'homme à qui Dieu donne une sainte mère »
      Et descendrai sans peur les degrés du tombeau.

                                         G.   MAISONNEUVE.

  I " janvier 1872.




                          LA FERME

                          A MADAME ***


            Voyez cette blanche maison
            Dont le toit sous les arbres fume,
            Un jardin que clôt un buisson,
            Des carrés où croît le légume ;

            Un verger planté de pommiers
            Dont les pommes tombent dans l'herbe,
            Une aire étroite où les fermiers
            Battent en cadence la gerbe.

            Sous le jardin, un ruisseau clair
            Où la laveuse qui se penche
            Blanchit le linge qu'au grand air
            Elle fait sécher sur la branche.

            Des champs de maïs chevelus
            Que pendant l'hiver on égrène
            Voilà tout... que faut-il de plus ?
            Tout ce qu'enferme le domaine.

            Ah ! qu'il serait bon d'oublier
            L'univers en cette chaumière :
            J'en voudrais être le fermier
            Si vous en étiez la fermière.
                                              P