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POÉSIE, / A FIDO LE CHIEN AVEUGLE DE M. JOSÉPHIN SOULARY. O Fido, vous avez les soins d'un si bon maître, Sa touchante pitié ! quel sort pour vos vieux jours i Vos pauvres yeux éteints ne peuvent le connaître, Mais vous le devinez, vous l'adorez toujours ! Ah ! de sa noble main de glorieux poète, Il vous caresse, ami, pour vous rendre joyeux, Vous tressaillez alors, et votre brave tête, Se relève, croyant pouvoir chercher ses yeux ! A ce brillant foyer vous avez une place, Vous, l'ancien serviteur alerte dans les bois, Sur les monts verdoyants, dans le val, à la chasse, Vous qui ne connaissiez au monde que sa voix ! Quand le Barde rêvait, près des eaux transparentes, Sous les rayons du ciel qui descendaient sur lui, Lorsqu'il mêlait ses chants aux brises murmurantes, Vous étiez là ! pour vous, de beaux instants ont lui. Vous étiez là , couché sur le velours de l'herbe, Aux pieds de votre maître, ardent et prompt au guet, A votre msu, prenant une pose superbe De conquérant altier ou de gentil muguet, Qui dira vos transports, alors qu'après l'absence, Vous alliez au devant de lui, tout bondissant? Oh ! quelle longue ivresse et quel bonheur immense De rencontrer enfin son regard caressant ! Ces charmants souvenirs sont votre chère histoire, Car vous en avez une, 6 braque trop heureux ! En marchant près de lui, c'était suivre la gloire, La gloire d'un ami sensible et généreux ! Songez donc! maintenant que vous êtes infirme, Souvent, il interrompt un merveilleux labeur,