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474 CHRONIQUE DE MAI I9OO
Saint-Paul, qui sera bientôt complètement bouleversé et
transformé, pour nous y montrer la salle du Jeu de Paume,
de la rue de l'Angile, où la troupe de Molière y jouait ses
comédies, tandis que Ragueneau, le « rôtisseur des poètes »,
de la rue Saint-Honoré, de Paris, ruiné, désabusé, installé
à Lyon au quartier d'Ainay, se consolait de ses déboires
conjugaux en « mouchant les chandelles » du théâtre.
M. Edmond Rostand nous l'avait dit déjà dans son mer-
veilleux poème, où Ragueneau pleurant raconte ses misères
à Cyrano mourant, au dernier acte :
Je suis moucheur de,., de... chandelles che^ Molière.
M. Bleton nous apprend qu'il mourut à Lyon où il fut
inhumé en 1624, dans l'église Saint-Michel.
M. Rostand a donc commis une erreur, bien permise
aux grands poètes, et que M. Bleton eût pu relever, quand
il nous montre Cyrano de Bergerac consolant, avant d'ex-
pirer, son vieil ami Ragueneau, dans le parc du couvent
des Dames de la Croix, Ã Paris, en 1655.
Ragueneau est mort le 18 août 1654, à Lyon, raison
majeure et suffisante pour qu'il ne fût pas à Paris en 1655,
à l'automne, à la chute des feuilles, jusqu'en hiver.
Presque en même temps, un autre écrivain lyonnais
nous reportait encore un siècle en arrière.
M. Natalis Rondot, cet infatigable chercheur, vient de
publier une nouvelle étude et nous offre un travail très
curieux sur Un peintre lyonnais de la fin du XVe siècle.
Après un exposé très documenté de cette période du
Xive siècle à la fin du xvi e , qui compta à Lyon une pléiade
de plus de I.I'OO peintres et 750 enlumineurs, l'auteur
parcourt rapidement le siècle qui suit, pour s'arrêter avec
complaisance devant le tableau de sainte Catherine de
l'église collégiale de Notre-Dame de Beaujeu, l'ancienne