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CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS 319 merce des épices avait enrichie, les Camus. À Chazay, de même, nous ne retrouvons plus dans les chartes du temps nos belles familles chevaleresques, et les fiefs de la baronnie passent aux bourgeois et aux Italiens enrichis, qui avaient apporté la magnifique industrie de la soierie dans la ville de Lyon. Le beau fief de Rottaval est cédé par l'abbé, en 1588, à noble Flaminio Fassardi et à son épouse Jeanne Orlan- dini, moyennant cinquante écus et dix sols et une pension annuelle de dix écus (52). Les Fassardi, de race florentine, faisaient partie de cette riche colonie italienne établie à Lyon à la suite des terribles guerres de partie qui ensanglantèrent la ville de Florence et qui tournèrent au profit des Médicis. Les Orlandini, qui suivirent constamment le parti des Médicis, eurent une grande autorité à Florence; mais lorsque le parti populaire eut le dessus, les Orlandini se retirèrent en Suisse, 1531, puis à Lyon, où ils ramassèrent de grandes richesses. En 1596, le banquier Alexandre Orlandini prêta à Henri IV, qui se trouvait en grande gêne, la somme énorme pour l'époque, de 450,000 livres (53). (A suivre.) L. PAGANI. (52) Arch. du Rhône. Ainay, 2e année, vol. 26 bis, chart. 5. Les Florentins établis à Lyon, divisés en réfugiés, exilés et mécontents, pour créer entre eux un lien patriotique, se choisirent parmi eux un consul, assisté de quatre conseillers. Remarquables par leur luxe et leurs richesses, les seigneurs Florentins parurent lors de l'entrée de Henri II à Lyon, 23 septembre 1548, vêtus de robes de velours cramoisi, et firent de même pour l'entrée du roi Charles IX, 13 juin 1564. Aussi disait-on que les nobles Florentins étaient marchands pour acquérir des richesses, et seigneurs pour en faire usage. Voir l'intéressant discours de réception à l'Académie de Lyon, par M. le comte de Charpin-Feugerolles : Les Florentins à Lyon. Lyon, 1889. (53) Mazures, p. 38.