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100                LES PROTESTANTS A LYON

paraissent avoir été moins souples et moins hardis, se
livraient aux mêmes entreprises : c'étaient des Flamands,
des Allemands, des Grisons, etc.
   En matière d'art et d'industrie, la part de chacune des
nationalités établies à Lyon a été différente. Nous avons eu,
pour le tissage de la soie, l'initiative et le concours des Ita-
liens et des Grecs, et, pour l'impression, ainsi que pour l'or-
nementation des livres, ceux des Flamands et des Alle-
mands. Pour la peinture et la sculpture, l'action des Fla-
mands a été la plus marquée.
   A partir de la promulgation de l'édit de Nantes, un mou-
vement se produisit qui eut pour résultat d'accroître l'élé-
ment germanique dans la population lyonnaise; mais nous
devons faire remarquer (et nous reviendrons plus loin sur
ce fait) que c'était à l'époque où les Italiens, sur l'amitié
desquels nous ne pouvions plus faire fonds, assujettis dès
lors à de nouveaux impôts, se retiraient insensiblement.
   Toutefois, qu'il s'agisse des Italiens, des Flamands ou
des Allemands, une chose est certaine, et nous en avons
donné la preuve en plus d'une occasion, c'est que, dans le
domaine de l'art et de l'industrie, les étrangers ont été en
très petit nombre. Aucun d'eux n'a eu une haute valeur (3),
aucun d'eux n'a eu assez d'autorité personnelle pour faire
modifier les modes et les formes du travail suivant sa
propre direction. Les étrangers, sauf dans les entreprises de
commerce où ils ont exercé une influence dominante, sauf
dans l'imprimerie dont les Allemands sont restés en partie
les maîtres au xve siècle, les étrangers, disons-nous, n'ont



  (3) On peut faire exception pour le peintre flamand Corneille de
La Haye.