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                     LES PROTESTANTS A LYON                             265

on ne verra plus de succès établis sur aucune autre base. »
 On ne tiendrait pas aujourd'hui un autre langage (22).
   En résumé, de tous les faits.recueillis, il résulte que ce
ne sont pas des Lyonnais qui ont fondé à l'étranger, en
 1685 ou plus tard, les fabriques dont quelques-unes devaient
être, par le cours des choses, les rivales des leurs dans
l'avenir (23). C'est ce que nous avons essayé de montrer.



  Nous n'avions pas à faire l'histoire des Protestants lyon-
nais au xviie siècle; nous ne nous sommes proposé que de


   (22) Quoique nous ayons sur certains points une vue différente des
choses, nous engageons à consulter à ce sujet une étude solide et d'un
vif attrait qui est due à M. Marius Morand. (La Fabrique lyonnaise de
soieries et l'Industrie de la soie en France, 1789-1889.) Les origines et les
développements du travail de la soie à Lyon ne peuvent pas encore
être présentés complètement d'après des documents originaux et con-
temporains, mais M. Morand a tracé à grands traits, avec fermeté et
avec un rare bonheur dans l'exposition des faits, un tableau qui
permet de juger de ce que furent notre grandeur et notre élan puissant
dans les périodes d'épanouissement et de renouvellement et notre force
de résistance quand la fortune était adverse.
   (23) Nous insistons sur ce fait que ce n'est pas après la révocation de
l'Edit de Nantes, c'est-à-dire dans les dernières années du xvii* siècle,
que l'émigration des tisseurs de soie (d'étoffes, de rubans, etc.) a été
la plus grande, c'est dans le premier quart du x v m e siècle, et cette
émigration a été causée en grande partie par le manque de travail et
l'épuisement des ressources. La France perdit alors, non seulement des
maîtres et des ouvriers protestants, tant ceux qui ne s'étaient pas
soumis que des nouveaux convertis, mais aussi des catholiques. Ces
 émigrés ont quitté presque tous la Touraine, le Comtat, le Languedoc ;
 ce sont, en effet, les tissus de soie d'ordre et de qualité inférieurs pro-
 pres aux manufactures de ces provinces dont la fabrication a été le plus
 retenue par les étrangers.