page suivante »
LES 264 PROTESTANTS A LYON sortis nos ouvriers ; un grand nombre de ceux-ci ont été de précieuses recrues pour les manufactures étrangères. Le travail de la soie n'était plus un secret dans aucun pays, mais, en fait, la France qui le tenait de l'Italie, était seule à lui avoir donné des applications nouvelles et des dévelop- pements merveilleux ; elle était devenue maîtresse en cet art difficile. Le foyer principal de ces manufactures était à Lyon ; il y avait d'autres centres de fabrication importants dont les produits étaient en renom, et, dans chacun de ces centres, le travail avait un caractère particulier, le genre et la valeur des étoffes étaient différents, ces étoffes étaient, en général, comme type et comme qualité, inférieures à celles de Lyon. Elles le devinrent même de plus en plus par rapport à celles-ci. Enfin, c'est à la fin du xvn e siècle qu'on s'attacha le plus à Lyon à obtenir une exécution plus raffinée. « Plus que jamais, observe d'Herbigny, on se per- fectionne dans la délicatesse du dessein et du travail, et quelques-unes des principalles fabricques s'y attachent par préférance à la richesse de l'étoffe. » La lutte avec les manufactures étrangères a commencé à la fin du premier tiers du xvm e siècle ; elle devait devenir promptement plus vive sans inspirer jamais d'inquiétude. Ce fut le temps d'initiatives hardies et imprévues à Lyon, de la recherche d'élégances originales obtenues par des pro- cédés- non moins originaux et qui sont bien nôtres. Les règlements, en apparence si rigides, furent successivement modifiés ; l'intérêt public fut la seule loi, et la communauté usa de la liberté en en taisant le nom. On en vint même à accepter dans la fabrication les artifices qui permettaient d'abaisser le prix, et Ton devait voir bientôt un intendant des manufactures écrire : « Telle est la* boussole des manu- factures dans la balance des Etats : industrie et bas prix....