Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                    LES PROTESTANTS A LYON                           257
liberté, dérogation motivée probablement par le prix qu'on
attachait à ces manufactures, les maîtres devaient être catho-
liques, et ils l'ont été presque tous (on verra plus loin pour-
quoi nous disons presque tous).
   L'auteur de l'Histoire des Réfugiés protestants de France(i 1),
M. Ch. Weiss a dit que, « les fabriques de soie de Lyon..;
devaient presque tout leur éclat à l'industrie des ouvriers
protestants (12). Il a dit encore que, ces ouvriers ayant fui
à la suite de la Révocation, « la belle industrie des soieries
souffrit longtemps de leur départ (13) ». Samuel Smiles l'a
répété, d'après M. Ch. Weiss : « Les Huguenots, a-t-il dit,
exerçaient... à Lyon la fabrication des soieries avec un
grand succès, faisant des taffetas, des velours, des brocarts,
des rubans et des draps d'or et d'argent, plus beaux que
ceux qu'on faisait dans les autres pays (14) ». Il a déclaré
que, des douze mille ouvriers employés en 1685 à Lyon,
dans les manufactures d'étoffes de soie, neuf mille environ,
Protestants, se réfugièrent en Suisse et dans les autres
pays (15).
   Ces affirmations, quel que soit l'écrivain qui les ait
signées, ne sont fondées sur aucun document original, sur


  (11) 1853, 2 vol. in-12.
  (12) T. I, p. 42.
   (i3)T.J,p. m .
   (14) The Huguenots, 1867, p. 156.
   (15) The Huguenots, p. 206. — Cette opinion est si accréditée qu'elle
a été consignée dans une étude récente sur la fabrique de Lyon : « La
révocation de l'Edit de Nantes, en 1685, porta un coup terrible à notre
industrie. Près de quatre-vingt mille de ses plus habiles ouvriers émi-
grèrent, emportant à l'étranger nos procédés, nos traditions déjà longues
et leur expérience. » (Léon Perraezel, L'industrie lyonnaise de la soie, 1883,
P-9-)