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214 CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS celle du midi, au seigneur abbé. Tourelles fort élégantes, elles étaient surmontées Tune et l'autre d'un toit pointu très élancé, et dominaient tout l'édifice avec la grande tour ronde de la façade orientale. Quelques degrés seulement conduisaient aux apparte- ments de l'archevêque, dont un était particulièrement remarquable. C'était une vaste salle gothique, que l'on peut encore admirer, quoiqu'elle ait été divisée en plusieurs pièces. Elle était probablement autrefois la salle du Cha- pitre dans l'ancien prieuré. L'entrée de la demeure de l'abbé d'Ainay prenait au bas de la tour carrée par une jolie porte, entourée de sculptures gothiques, de feuilles de chou et d'acanthe admirablement fouillées, et surmontée des armes des duTerrail, ayant pour cimier la mitre et la crosse abbatiales; elles sont encore intactes. Une dizaine de degrés conduisaient au premier étage dans les appartements de l'abbé. La façade qui donnait sur cette cour intérieure était par- ticulièrement remarquable. Deux rangs de croisées à meneaux garnies de verrières coloriées s'ouvraient sur toute la longueur de l'édifice, et d'élégantes sculptures couraient à l'entour, accompagnant toutes les arêtes. Aux rebords des toits étaient des corniches sculptées, et par dessous d'élé- gantes galeries. Des gargouilles grimaçantes aux cheneaux, des embellissements architecturaux aux tours, aux angles des murs et aux pignons des toits, venaient donner à cette demeure un aspect des plus jVIoyen Age. De nos jours encore, malgré les honteuses mutilations qu'elle a subies, cette demeure conserve l'aspect fort intéressant d'une maison seigneuriale au xve siècle. Les appartements de l'abbé s'étendaient au-dessus de vastes caves ou souterrains, qui servaient de refuge et de magasins en cas de siège. La pre-