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184               LES PROTESTANTS A LYON

minaient un moindre mouvement d'affaires, et c'était de
ces affaires, autrefois si étendues, fondées le plus souvent
sur le crédit et pour lesquelles les Italiens, les Florentins
surtout, étaient « les plus déliiez et les plus habiles », que
ceux-ci tiraient le plus de profits. On eut moins besoin
d'eux (24).
   Vers 1562, au temps où les passions religieuses étaient
les plus ardentes à Lyon, le Chapitre de l'église de Lyon
demanda l'interdiction de l'exercice de la religion réformée
à Lyon dans l'intérêt du commerce et des manufactures.
« Les étrangers, a-t-il -dit (et par étrangers le Chapitre
entendait parler des Italiens), se sont retirez sans comman-
dement, mais par le roy Philippes, par les seigneurs de
Venize, Gennes, Florence, Lucques, Milan et aultres leurs
supérieurs et magistratz, leur a esté expressément deffendu
à peine de la vye de ne venir fréquenter, demeurer ny traffic-
quer en ce Royaulme en ville où l'on face prescher en la
forme de ceste religion nouvelle, et encore qu'il ne le feust
deffendu si est qu'ilz sont si bons chrestiens que publicque-
ment ils le font ouyr qu'ils n'entreront jamais en lieu où
l'on fera tels presches (25). »
   Les banquiers obtinrent en effet du Roi, en 1562, de
« tenir leurs changes » à Chalon-sur-Saône, et les foires
 furent en même temps ouvertes dans cette ville ; les foires
 furent rétablies à Lyon à la fin de 1563 (26).


   (24) Il faut dire aussi que la pénurie du Trésor avait obligé le Roi à
emprunter et que l'on fut conduit à créer des ressources pour former le
gage des emprunts, c'est-à-dire à frapper de taxes les marchandises
entrant à Lyon « en foire ou hors foire » et à affermer le recouvrement
de ces taxes.
   (25) Mémoire pour faire remonstrances et maintenir les privilèges de la
ville de Lyon.
   (26) Rubys, p. 396.