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                      BIBLIOGRAPHIE                     159

   Cependant les conséquences du matérialisme ramenèrent
à des idées plus saines divers personnages, entre autres La
Harpe, qu'on avait vu au Lycée coiffé du bonnet rouge, et
surtout Rivarol, qui avait été, en 1788, un des adversaires
les plus décidés des religions positives.
   De Maistre, de Bonald, Chateaubriand, ont continué ce
mouvement de réaction contre le sensualisme de la révo-
lution. On pourra lire l'histoire de ce mouvement dans les
trois volumes que M. Ferraz a consacrés à l'histoire de la
philosophie du xixe siècle, sous le titre : Spiritualisme et
libéralisme, Traditionalisme et ultramontanisme, enfin Socia-
lisme et positivisme. C'est dans ce troisième volume qu'il
étudie Auguste Comte et touche ainsi à la philosophie des
temps présents.
   Si la religion est indispensable à tous les hommes, l'étude
de la philosophie occupera toujours les esprits d'élite. Le
premier des Pères de l'Eglise latine, saint Augustin, dont la
Psychologie a fourni à M. Ferraz la matière d'un volume,
a été un philosophe autant qu'un théologien.
   Saint Augustin nous indique deux voies pour arriver à la
vérité : l'autorité et la raison, c'est-à-dire la théologie et la
philosophie, et il ajoute qu'en suivant l'autorité on suit
encore la raison. Cependant cela ne nous suffit pas : nous
voulons suivre notre raison ; nous désirons non seulement
connaître, mais encore comprendre des vérités de plus en
plus nombreuses et avec une certitude de plus en plus
grande ; c'est le rôle de la philosophie de nous y aider ;
c'est le but que, dans tous ses ouvrages, M. Ferraz s'est
proposé d'atteindre ; ses nombreux lecteurs, et mieux
encore tous ceux qui ont suivi ses cours savent qu'il y est
parvenu.
                                       E. CHARVÉRIAT.