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134 NOTICE SUR LES PLANS ET VUES « Au tems que l'on imprimoit les vingt volumes des Œuvres du P. Théophile Raynaud, Israël Silvestre, célèbre Graveur à l'eau-forte, et disciple de Callot, passa par cette ville revenant de Rome, un Marchand d'Estampes qui le connaissoit le receut dans sa maison, et le fit travailler durant plusieurs mois à graver diverses vûè's de cette ville qu'il trouvoit charmantes à cause de sa situation, de la diversité des Edifices, et des ruines de Palais, de Théâtres et d'Aqueducs. Ce Marchand d'Estampes se trouvant chargé de ces planches qui lui demeuroient inutiles, s'addressa au P. Mathieu Compain jésuite, qui étoit curieux et avoit un assez beau médailler. Il le pria de lui faire des descriptions succintes de ces vues, et de ces restes antiques, pour les joindre à ces Estampes afin qu'elles leur servissent d'explication. Le Père qui avoit peu de santé s'excusa d'entreprendre ce travail, mais il pria le P. Jean de S. Aubin, homme de qualité et savant, de faire ces explications. Il s'y engagea, et son Ouvrage croissant insensiblement sous ses mains, il résolut de ranger en corps d'Histoire, ce qui d'abord ne devoit être qu'une description succinte. Et comme c'étoit un homme d'une grande piété, il crut "que les Vies des Saints Archevêques de Lyon enrichiraient son histoire, et se laissant aller à son zèle, il donna beaucoup plus à cette espèce d'étude qu'à celle des choses qui pouvoient faire le corps d'une Histoire régulière. Il compila Paradin, Severt, de Rubys, et l'Apologie de M. de- Saconay, et la complaisance qu'il eut pour quelques-uns de ses amis, lui fit insérer dans son Ouvrage les Eloges de quelques personnes qui vivoient encore ; Enfin n'ayant jamais eu le tems de revoir cet Ouvrage, étant mort avant qu'il fût achevé d'être imprimé, le Libraire me pria d'en faire les Préfaces, et les Epîtres