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112              LES PROTESTANTS A LYON

   Les estampes que le Cabinet des Estampes de la Biblio-
thèque nationale possède ne font pas honneur à Léonard
Odet ; ce sont, il est vrai, des estampes en couleur popu-
laires. Le dessin est large et le travail assez grossier. On
peut en juger par l'estampe du Barbet : « le suis loyal barbet
veillant. A Lyon, par Léonard Odet En rue Mercière ».
    Le Bâlois Jean-Jacques Thurneysen (1636--]-1718, gra-
veur en taille-douce, fut un maître d'un autre ordre, et, de
de tous les Réformés, c'est celui qui a, par son mérite, le
plus d'importance. Il paraît, du reste, avoir été tenu en
haute estime par ses coreligionnaires, et, d'après les
 estampes qu'il a faites à Lyon, on peut juger de la réputation
 qu'il avait acquise. De 1672 à 1679, il a produit ses meil-
leurs ouvrages, et les modèles de ses portraits furent l'ar-
 chevêque de Lyon, Camille de Neufville, le prieur de
l'abbaye de Nantua, Honoré de Longecombe de Pésieu,
l'intendant François Du Gué de Bagnols, le président de
 Silvecane, Claude Pellot, premier président du parlement
 de Rouen. Thurneysen s'est montré, dans les premières
 années de sa carrière d'artiste, partisan, comme Claude
 Mellan, d'un travail de gravure simple et net; une partie de
 ses estampes, les plus anciennes, ont été gravées sans con-
 tretailles. Toutefois, quelque expérience qu'il ait eue de ce
 procédé véritablement insuffisant, avec quelque habileté
 qu'il l'ait appliqué, il ne réussit pas à produire des ouvrages
 en rapport avec son talent ; il y renonça et fit usage des
 autres modes de travail. Les planches qui lui assignent une
 place honorable parmi nos graveurs, sont à tailles croisées.
    Thurneysen a fait, au début de sa carrière, un assez long
 séjour à Turin. Il a habité Lyon pendant dix-neuf ans.
 Inquiété pour cause de religion, il quitta cette ville en 1681,
 et revînt à Bâle. Il alla ensuite à Vienne et à Augsbourg, et