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102 LES PROTESTANTS A LYON avait profusion de richesses et de ressources et que les maîtres des métiers trouvaient le plus de clients empressés à faire montre de leur pouvoir ou de leur fortune. On n'était pas à Lyon dans cette condition. Ceux qui vivaient de l'art ou de l'industrie étaient tenus d'être froids et prudents ; leurs relations étaient étendues, et ils devaient tenir compte des habitudes de leur clientèle lointaine et de l'état relativement arriéré où son éloignement la plaçait. Revenons à notre sujet. On ne possède, à dire vrai, aucun moyen de juger avec quelque exactitude de la composition de la population pro- testante de Lyon dans les quatre-vingts années pendant lesquelles celle-ci fut sous la sauvegarde de l'édit de Nantes. Cependant, à défaut des rôles des tailles, on a une grande grande partie des actes de baptême, de mariage et de décès tenus par les ministres du culte réformé (5). On peut se rendre compte, d'après ces actes, des éléments qui formaient cette population d'origine si diverse. Nous avons fait rapidement le dépouillement de ces actes d'état civil, et nous en ferons connaître les résultats. Nous avons fait l'examen de ces actes à un point de vue assez étroit, car nous voulions seulement rechercher quelles nouvelles ressources professionnelles l'immigration des Protestants avaient apportées à Lyon. Les résultats n'ont pas répondu à notre attente. Nous pensions que l'élément protestant s'était fait une plus large place dans nos manufactures, et nous espérions trouver, (5) Les registres, pour la période de 1598 à 1685, sont au nombre de quatre : n<" 714, 718, 719 et 720. Le dernier acte porte la date du 31 décembre 1684. Ces registres sont aux Archives de la ville de Lyon.