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CAUSERIE D'UN BIBLIOPHILE 83 dans une description magistrale, les beautés de ce chef- d'œuvre. Ce christ a été exécuté par un artiste de génie, Jean Guillermin, qui travaillait à Lyon vers 1646 ; le célèbre christ d'ivoire d'Avignon est sorti des mains de ce maître. Pendant de longues années le christ de buis est resté oublié. Dans une intéressante plaquette (3), parue depuis peu, M. Waldmann expose comment lui fut révélée la haute valeur artistique de l'objet qu'il avait entre les mains. Voici le résumé de ce récit : Les origines du fameux christ d'ivoire d'Avignon sont connues ; il fut commandé à Jean Guillermin, de passage dans cette ville, en 1659, par les Pénitents de la Miséricorde, et depuis ce moment jusqu'à son installation au musée Calvet, on n'en a pas perdu les traces. On savait que Jean Guillermin avait sculpté un autre christ, en buis, égale- ment très remarquable, mais considéré comme perdu. Le vénérable M. Cattet, curé de Saint-Paul, possédait un très beau christ en buis, qui lui était particulièrement cher. Il l'avait reçu en témoignage de reconnaissance d'une vieille dame tombée dans l'indigence, à la suite de la Révolution. M. Cattet racontait souvent à ses intimes que ce christ, provenant de la chapelle des Pères de la Miséricorde (4), avait été confié à cette dame au moment de la Terreur par un des derniers survivants de la confrérie. M. Cattet, en mourant (S) SIMPLE DÉPOSITION POUR SERVIR A L'HISTOIRE DU CHRIST DE BUIS DE JEAN GUILLERMIN, par Emile Waldmann. A Lyon, chez Emm. Vitte, place Bellecour, 3. In-S°, illustré de 3photogravures. Prix : 3 fr. 50. (4) Sans doute les Pénitents de la Miséricorde, dont la chapelle était située à peu près sur l'emplacement occupé actuellement par la maison portant le n° 2 de la place de la Miséricorde.