Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
46                CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS

emparer, il les livraient au pillage, détruisaient les terriers
(titres de redevances) et emportaient toutes les richesses
qu'ils y trouvaient. En 1793, d'autres bandes de brigands
firent de même et d'une façon plus atroce et plus générale
encore.
   Humbert de Grôlée, bailli royal, effrayé de ce mouvement
qui pouvait devenir contagieux, appelle autour de lui le
ban et l'arrière-ban des trois provinces.
    Se trouvant bientôt à la tête d'une quantité d'hommes' de
fer, il poursuit avec vigueur les bandes de ces malandrins.
Il leur donne la chasse sans relâche, faisant pendre aux *
arbres des forêts tout ce qui tombait entre ses mains. De
leur côté, seigneurs et barons du Lyonnais lui prêtent main-
forte, arrêtant et exécutant de même tous ceux qui entraient
sur leurs terres, de telle sorte que cette nouvelle Jacquerie
fut bientôt étouffée, 1430 (11), par la prise de leur capi-
taine dans la petite ville de Panissière. Grôlée écrit alors
aux conseillers de ville de Lyon, que ce chef de brigands
venait de lui avouer que le but de leur campagne était de
détruire la noblesse, ainsi que tous les prêtres, un seul
excepté dans chaque paroisse, puis les bourgeois et notables
des cités (12). Ainsi furemt conjurées de plus grandes
calamités.
   Ces révoltes des pauvres habitants des campagnes n'étaient
pas sans excuse. L'on entend à cette époque les clameurs
de ces malheureux arriver jusqu'au roi. Charles VII mande
bien à son sénéchal à Lyon d'examiner ces plaintes et d'y
faire droit, mais l'autorité royale était encore trop mal



     (11) A. Bernard. Histoire dît Fore^, t. II, p, 44.
     (12) Péricaud. Documents, année 1430.