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                             BIBLIOGRAPHIE                            45 I
   C'est en faisant ces réflexions que nous avons parcouru une fort
intéressante relation de voyage d'un de nos compatriotes, M. Joseph
Tardy, qui est un parfait cicérone possédant au suprême degré l'art
 de bien voyager.
   Le voyage qu'il nous engage d'entreprendre avec lui est des plus
pittoresques. Voici d'abord Corfou, cette perle de l'Adriatique, dont il
nous fait un séduisant tableau. La ville, la campagne, les habitants,
tout y est fait pour nous y retenir. L'hospitalité antique y est en hon-
neur ; elle se manifeste sous les formes les plus gracieuses, quand on a
eu la bonne fortune d'être présenté dans l'aimable société corfiote.
   Avec M. Tardy, nous remontons ensuite l'Adriatique, et après avoir
traversé Trieste, arrivons à Vienne.
   Les théâtres et la musique, à propos desquels il nous fait sa profession
de foi wagnerienne, les musées, la famille impériale d'Autriche, voilà
surtout ce qui occupe notre auteur. M. Tardy a un faible pour les
princes et les princesses de la Maison d'Autriche ; il les portraiture
tous, avec soin, d'une main complaisante et élogieuse. Puis, comme
un chambellan de haute lignée, il nous introduit dans cette cour si élé-
gante, si nombreuse, si aimée, où règne l'impératrice Elisabeth « qui
« est toujours la jeune et belle déesse, à la taille admirable, au front
« si noble, au regard fascinateur sous les ombres de sa merveilleuse
« chevelure brune, acclamée par la capitale en délire au jour de sa
« première entrée, le 24 avril 1854. »
  Le voyage se termine à Dresde au milieu des enchantements de la
merveilleuse galerie de tableaux. M. Tardy fait ensuite un court résumé
de l'histoire de la Saxe, comme il avait précédemment esquissé les ori-
gines de Corfou, et énuméré les fastes de Vienne. Et, nous dit-il, en
concluant :

    « Envolons-nous bien loin, saluons la peinture dans Dresde, la
«   musique dans Vienne, dans Corfou, la nature, source éternelle de
«   tous les arts, et emportés aux divines régions, agenouillons-nous
«   devant ces trois rayons envoyés par la bonté de Dieu pour illuminer
«   la terre et la consoler. »

  Nous devons une mention toute spéciale à l'habile imprimeur du
volume de M. Joseph Tardy. Ce n'est pas la première fois que nous
constatons avec quelle perfection sont exécutées les publications qui