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98              LETTRES D'HIPPOLYTE FLANDRIN

nous trouverons comme nous nous sommes quittés.
Quelques idées un peu modifiées peut-être; le caractère
aussi un peu changé, parce que cinq ans vieillissent; mais
toujours le même fond, toujours le même cœur, j'en suis
sûr. Pour moi je vois bien que j'ai un peu changé de carac-
tère. J'ai pris une certaine habitude de tristesse qui vient
peut-être de la solitude dans laquelle, j'ai passé ma première
année, et puis de quelques autres petites choses que vous
sauriez si vous aviez été ici. Mais le maudit espace qui nous
sépare m'empêche de vous tout dire. Une lettre est si
difficile à faire ! Lorsque nous nous rejoindrons je n'aurai
rien de caché pour vous. Je vous redis cent fois les mêmes
choses, mais c'est que je les pense si souvent ! Vous tra-
vaillez, n'est-ce pas? Oh, je suis sûr que ces travaux-là vous
seront bien utiles, et je suis content que vous le sentiez de
même, que vous les fassiez avec plaisir.

   Pour nous, comme vous l'a dit Paul, nous sommes de
retour à Rome (1). Il me semble que ce que nous avons
vu dans ce voyage devrait porter quelques fruits. Nous
verrons ça dans le prochain tableau. Dieu veuille qu'il y
paraisse quelque chose-
  On m'a dit que les envois (1 bis) étaient arrivés à Paris. Je
compte toujours recevoir une lettre de vous quand vous
aurez pu les voir. J'ai confiance en vous comme bon juge-
ment et comme sincérité. Puis je n'ai que vous à Paris qui
puissiez m'en donner des nouvelles. Ainsi, n'est-ce pas,


  (1) Hippolyte et Paul étaient allés faire un voyage en Toscane, et
Paul avait longuement écrit de Florence, où les deux frères avaient
passé un mois {note de l'éditeur),
  (1 bis) Les envois des élèves de l'école de Rome.