Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
346                        LES ORIGINES

combes et que, comme de nos jours pour l'église du Sacré-
CÅ“ur de Montmartre, il fallut creuser des puits assez pro-
fonds pour atteindre la roche et établir de puissantes masses
de maçonnerie pour asseoir les fondations. Mansard, qui
comme nous l'avons dit plus haut, avait tracé les plans, ne
devait pas longtemps poursuivre leur exécution : il fut
bientôt remercié pour n'avoir pas voulu les modifier au
gré de ses puissants protecteurs. Les architectes J. Le Mer-
cier, Le Muet et Leduc, qui se succédèrent après lui, eurent
cependant la sagesse de ne les point abandonner dans leur
ensemble, et c'est ainsi que le Val-de-Grâce peut être con-
sidéré à juste titre comme l'œuvre d'un seul. Quant au
monastère, commencé en avril 1655, il était terminé en
1662, trois ans avant l'église elle-même.
   Nous n'avons pas à décrire ici les beautés de ce monu-
ment, l'un des plus remarquables de cette époque, si riche
elle-même en œuvres d'art de tous genres. Disons seule-
ment qu'en plus des architectes que nous avons nommés,
les sculpteurs François et Michel Anguier, Philippe Buys-
ter, Thomas Regnauldin, Pierre Sarrazin et les peintres
Pierre Mignard, Ph. et J.-B. de Champagne, rivalisèrent
de talent et d'inspiration.
   Un grand nombre de ces chefs-d'œuvre furent détruits
par les iconoclastes de 93, qui, ne pouvant anéantir le
monument lui-même, se plurent à en mutiler les ornements.
   De nos jours, un architecte de grand talent, M. Ruprich-
Robert (2), a rendu à l'église du Val-de-Grâce son aspect
primitif et nous renvoyons à son bel ouvrage ceux qu'inté-
resse cette partie technique de notre sujet.


  (2) Ruprich-Robert. L'Eglise et le Monastère du Val-de-Grâce. In-40,
Paris, V. A. Morel et Cie, 1875.