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3l6 LAURENT MEILLET DE MONTESSUY Galerie (17), peintes de diverses pourtraitures d'hommes illustres et de mille et mille histoires, emblesmes, devises et sentences rares et excellentes, et c'estaient autant de miroirs où je faisais voir les images de l'honneur et de la vertu. » Et le gouverneur-militaire promenait son élève dans la galerie lui montrant l'écusson des Saulx : d'azur au lion d'or, philosophant sur la magnanimité du lion, sur la gloire et aussi sur le vice qui ternit la gloire. Le coq de l'écusson des Tavanes l'amenait naturellement sur le chapitre de la vigilance si nécessaire aux gens de guerre. Le portrait d'Antoine de Montpezat permettait à Laurent d'expliquer la généalogie « de ce brave seigneur, ayeul paternel de madite « dame, mère d'Henri (où je n'oubliais pas la maison « d'Albret, veu que le roy Henry-le-Grand en est sorti). » Ce ne sont pas ces alliances-là que l'on oublie, mais il faut laisser le maître et l'élève devant le portrait de César, toute l'histoire romaine s'en pouvant déduire. château de Sully sous les yeux de Jean de Saulx, lui-même. Cette pre- mière édition, distribuée aux parents et aux amis, eut deux titres, quelques exemplaires ont celui-ci : La Vie de M. Gaspard de Saulx, sei- gneur de Tavannes, les autres : Mémoires de très noble et 1res illustre Gaspard de Saulx. En 1657, le libraire Fourmy en donna à Lyon une seconde édition en tout conforme à l'édition originale. « Mais, dit Guy Patin, il ne la débite qu'en cachette, parce qu'il n'en a pu obtenir le privilège pour plusieurs choses bien hardies qui sont là -dedans, de François I e r , de Henri II et de Catherine de Médicis. » {Notice, par > M. Moreau dans la Nouvelle collection des mémoires pour servir à l'Histoire de France. Paris, i8}S. Tome VIII, 1 série. ™ (17) Dans les Mémoires du maréchal, Jean de Saulx, faisant des réflexions chagrines sur les choses de son temps, rappelle qu'il a peint quelque part dans sa galerie ce mot : « C'EST HONNEUR, C'EST ESTÂT N'AVOIR EN CE RÈGNE, NY CHARGE, NY ESTAT. »