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LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON 271 commandables autant par la noblesse de leur caractère que par leur talent et qui, rentrés dans la vie privée à la suite de la révolution de 4830, ne voulurent pas rester inutiles et servirent le pays de leur plume et de leur savoir, faute de pouvoir le servir de leurs bras et de leur épée ; officier de la garde royale, il permuta pour prendre part h l'expédition d'Alger, et c'est après avoir contribué à léguer à la France sa dernière conquête qu'il remit ses épaulettes, pour ne pas trahir le drapeau qui venait de flotter sur la citadelle, jusqu'alors imprenable. C'est à l'initiative, aux conseils et aux encouragements de M. Paul Allut, comme de MM. de Boissieux, de Corcelle, La Carelle, d'Assier de Valenches, Morel de Voleine, de Charpin, que notre célèbre imprimeur, M. Louis Perrin, dut la possibilité d'entreprendre la renaissance typogra- phique qui l'a illustré et dans laquelle Paris, lui-même, a dû suivre l'impulsion qu'il avait donnée. Les titres littéraires de M. Allut et ses, droits à la mé- moire des bibliophiles sont donc nombreux et de plus d'un genre. Il en était de même de M. Chastel, que M. Léo- pold Niepce ne mentionne que comme magistrat et an- cien notaire ; il était aussi de ces hommes dont M. Louis Perrin prisait les avis et recherchait les conseils. Il a de plus écrit quelques ouvrages dont les titres m'échap- pent ; l'un d'eux, demeuré manuscrit, vient d'être publié tout récemment ; mais ce qui était surtout remarquable chez M. Chastel, c'était son étonnante mémoire et la pro- digieuse étendue de ses connaissances en bibliographie. C'était un répertoire vivant, on pouvait l'interroger sur le premier ouvrage venu, il en citait immédiatement toutes les éditions, énumérant leur qualité et leur défaut, signa- lant les particularités qui les distinguent, indiquant les annotations, les commentaires, tout enfin, jusqu'au prix et