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TRAVAUX DE L'ACADÉMIE. 317 pour M. Perrin une dernière preuve de la duplicité du dyna- misme humain. Cette opposition signalée par des textes sacrés et profanes, offre un double témoignage de la croyance du genre humain sur l'existence de notre double nature. La parole est donnée à M. le docteur Devay. Quoique duodynamiste et bien pénétré de la valeur des doc- trines de Montpellier, M. Devay déclare d'abord, comme M. Perrin, que l'ouvrage de M. Bouillier a produit une grande impression sur lui. L'auteur a rendu à la science médicale un véritable service, en concentrant, dans un livre bien coordonné, où l'étude de la vie est présentée d'une manière complète, les meilleurs arguments en faveur de l'unité des phénomènes vi- taux. Aussi l'orateur ne reprochera-t-il pas à M. Bouillier d'être entré dans le domaine de la physiologie, car il possède cette science mieux que bien des physiologistes. Mais, continue M. Devay, est-il possible d'admettre, avec l'au- teur, qu'on doive identifier l'âme et la vie et que l'âme qui pense est la même que celle qui anime le corps? Là se trouvent de grandes difficultés, il est vrai; mais il faut ajouter que la solu- tion de ces difficultés n'a pas toute l'importance que semble lui assigner M. Bouillier; car, indifférente en pratique médicale, elle l'est aussi pour la question du spiritualisme, moins engagée dans cette solution que ne le pense le savant professeur de philosophie. Qu'importe, en effet, que l'âme, cause active, remplisse deux fonctions, qu'outre ses facultés propres, elle régisse les phéno- mènes biologiques ou bien qu'un principe particulier soit chargé decelte dernière mission? Dans le premier cas, il faut admettre une espèce de dédouble- ment de la puissance de l'âme, produisant des phénomènes tout à fait distincts de ceux qui révèlent l'activité du moi, la conscience; etc. Cela donne lieu à la première objection qu'on peut faire à l'animisme et qu'on pourrait appeler de méthode scientifique. Cette objection est celle-ci : « Les phénomènes marqués par des « qualités d'un genre différent n'ont pas la même cause. » Or,