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212 HUMBLE REQUÊTE. portance du résultat proposé ne devrait-il pas vous exciter à fendre, pour en sortir, l'ornière où vous vous êtes enfoncés ? Un essai! mais cet essai, un de vos journaux vous l'apprend, se poursuit de nos jours dans des conditions sérieuses de l'autre côté de l'Atlantique. Des colons allemands , établis dans l'Amérique septentrionale, ont retrouvé dans leur nou- velle patrie le môme fléau des insecles destructeurs , auquel ils avaient cru échaper en quittant le rivage d'Europe. Mais, hélas ! ils n'y ont pas retrouvé, par compensation, nos oiseaux insectivores fort rares dans le Nouveau-Monde. Qu'ont-ils fait ces hommes intelligents ? Ils ne se sont pas endormis comme vous dans une lâche inaction, et n'ont pas, ce qui est pire encore , tiré sur leurs auxiliaires. Ils se sont hâté d'attirer des pays d'Outre-Rhin de nombreuses familles de moineaux ; et à cette heure leurs intrépides alliés travaillent, avec la gaîté, la conscience et la prestesse que vous leur connaissez , à l'œuvre pour laquelle ils ont traversé les vastes mers. Croyez-le bien , hommes à préjugés , avant peu d'années, et grâce à ce puissant concours, ces heureux coloris allemands verront, dans leur patrie d'adoption , l'équilibre providentiel se rétablir, et leurs greniers fléchir sous le poids des récoltes les plus abondantes. V. Mais, direz-vous encore, de même qu'il existe des lois sur l'échenillage, il existe aussi une législation sur la chasse. C'est vrai ; mais celte législation, longtemps impuissante, n'est pas exécutée avec la vigueur de volonté qui seule pour- rait lui créer une sanction suffisante. Tout ce que vous avez eu de lois sur la matière avant l'an de grâce 1844, a été pro- mulgué sous l'influence de préoccupations diverses, où n'en- trait pour rien la velléité la plus légère de s'opposer à la des-