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             ÉTUDES LITTÉRAIRES CONTEMPORAINES.             423

 tralion régulière au lieu des incessants tiraillements qui
 avaient énervé le principe d'autorité sous la turbulente
régence qui finissait alors. M. de la Cuisine saisit avec un
remarquable à propos l'occasion que lui offre celle corres-
pondance pour indiquer la réaction des souvenirs du passé
contre le présent que provoqua l'avènement du gouverne-
ment par Louis XIV, réaction dont les acteurs les plus
énergiques furent les magistrats, et il en trace une étude
digne des plus grands éloges. Mais à côlé de la partie
vraiment historique de celle publication, il y a la partie
littéraire, qu'il ne faut pas non plus perdre de vue ; c'est
ce que M. le président de la Cuisine résume très-heureuse-
ment, ce me semble, et je ne puis qu'être agréable a
mes lecteurs en lui cédant la parole. « Ce recueil fournit
un des exemples les plus curieux de la révolution du style
épislolaire à cette grande époque. Rien n'y est plus solide
que le jugement, plus net que les conclusions, plus ferme
que la volonté du maître, qui commande sous des dehors qui
n'abusent pas et rendent l'obéissance plus sûre. J'admire la
noble simplicité de Condê, l'habileté de Mazarin, le coup
d'ceil de Colbert, le génie de Louvois, la rigidité de Le
Tellier, l'aptitude du duc la Vrillière, la supériorité d'esprit
de Pontchartrain, loué par Saint-Simon lui-môme, et l'élé-
vation deBrularl, grand môme dans les petites choses,pourvu
que son intérêt ne soit point en jeu. La ruse n'y est point
employée ainsi qu'on pourrait le croire, et le respect de
la vérité en est un moyen de succès que ne remplacerait
pas le mensonge, qui indigne celui auquel il- s'adresse et
déshonore celui qui y a recours. Mais la réserve y conserve
aussi sesdroils, la politique son empire, le secret d'étal son
importance, la déférence elle-même sa propre dignilé dans
des lettres, modèles de tact ou de ce qu'il faut dire et taire
dans le maniement des grandes affaires. » Et ces lettres sont