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BIBLIOGRAPHIE. 343 dignes cependant de l'attention la plus sérieuse ; elles entrent pour beaucoup dans l'histoire générale du pays, et se recommandent aux esprits graves par des mérites solides et divers. Une vie usée dans ces travaux obscurs et ingrats n'est donc pas entièrement perdue. L'homme qui s'est donné tout entier au culte fervent et désintéressé des lettres, dans ces recherches d'érudition patiente, n'a donc pas fait un emploi inutile de son temps. Faire revivre une an- tique cité dans son passé, reconstituer ses annales per- dues ou mal présentées, lui rendre son illustration mé- connue, et la montrer enfin sous le jour le plus propre à la faire valoir, ce n'est pas seulement une entreprise litté- raire digne d'approbation, c'est aussi un acte de piété na- tionale. Quand elles ne sont pas absolument dénuées de tout mérite, ces histoires si peu appréciées de villes de province se font lentement une réputation dont la durée est une compensation pour le peu de bruit qu'elles ont fait à leur entrée dans le monde. Une circonstance heureuse m'a favorisé dans la compo- sition de ce recueil de documents. C'est l'acquisition que la Ville a faite de la Bibliothèque de M. Coste, formée exclusivement, comme on sait, de livres et de manuscrits précieux sur l'histoire de Lyon. Aidé par tant de ressources •et libre de puiser à mon gré dans les riches Archives de l'Hôtel-de-Ville et de la Préfecture du département du Rhône, je me suis cru obligé à le faire. Conservateur d'un grand établissement littéraire, je le fais servir à la publi- cation d'ouvrages qui lui doivent leurs matériaux les meil- leurs ; il a ainsi sa raison d'être, non seulement dans les services qu'il rend chaque jour aux travailleurs sérieux, mais encore dans ceux dont l'histoire de la cité lui est redevable. C'est ainsi que j'ai compris la mission de Biblio- thécaire ; d'autres me suivront dans cette voie, iront plus loin et feront mieux. J . - B . MoNFALCON.