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302 RECHERCHE DES ANTIQUITÉS. Tout était a faire, l'archéologue obligé de tout reconstituer n'avait pas sous la main ces plans , ces cartes, ces relevés de monuments faits par des architectes de talent, ces itiné- raires et ces savants mémoires dont il peut disposer aujour- d'hui. Le sol n'était pas déblayé comme il l'est maintenant ; d'énormes masses de pierres et de terres entassées par les siècles, des masures et une grande quantité de ruines an- ciennes ou modernes masquaient les restes des monuments de l'antiquité. Aujourd'hui, l'architecte, l'helléniste et l'ar- chéologue voyagent en Orient sous la protection des gou- vernements européens représentés par leurs ambassadeurs et leurs consuls. Lorsqu'ils parcourent le territoire ottoman, ils sont munis de firmans qui commandent le respect aux autorités. Partout enfin, ils sont aidés de tous les secours que procurent la fortune et la puissance. Il n'en était pas ainsi au XVIIe siècle. Dans ce temps, l'étranger qui visitait le Levant était assailli a chaque pas par des obstacles de tout genre, et menacé incessamment par l'ignorance, la mé- fiance et le fanatisme des indigènes dégénérés et des Turcs. 11 faut donc tenir grandement compte à Jacob Spon des diffi- cultés qu'il eut a vaincre , se montrer indulgent pour des mexactitudes d'ailleurs assez'peu nombreuses qu'excusent si bien les circonstances, et applaudir au mérite des résul- tats en considération de l'insuffisance des moyens.» De retour à Lyon , Spon coordonna les matériaux qu'il avait rassemblés dans sa pérégrination, et publia, en 1678, la relation de son voyage. Cette publication fut un événe- ment littéraire, dit M. de Laborde, elle fit sensation et de- vint dès lors et pour longtemps le manuel du voyageur en Grèce (1). (1) Lorsqu'en 1843 et 1844 MM. Chenavard et Rcy ont visité la Grèce et le Levant, ils ont été frappés de l'exactitude des descriptions de Spon,