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                              COMPTE-RENDU.                               207

observateur en a tiré, dans une juste mesure, des inductions
précieuses pour le pronostic du temps (t).
   Ses expériences sur les ombres coloriées par les lumières
célestes n'ont pas moins fixé votre attention. On sait, en
physique, que les ombres possèdent des couleurs complé-
mentaires de celles qui éclairent les parties environnantes :
ainsi une surface blanche, éclairée par une lumière jaune,
recevant l'ombre d'un objet, nuance cette ombre d'une teinte
bleue, qui est la couleur complémentaire ; de même l'ombre
d'une lumière verte, sera rouge, et ainsi de suite. Ce judi-
cieux observateur a fait voir que ces effets pourraient être
utilisés pour apprécier, par leurs ombres mêmes, les
diverses colorations du ciel (2).
   Le bleuissement du soleil a été de la part de cet infatigable

   (i) Des physiciens, s'emparant des indications de M. Fôurnet, se sont
aventurés jusqu'à prétendre que la première partie de cet hiver si rigou-
reux (décembre 1859) a été en connexion directe avec les aurores boréales
de l'automne. M. Fournet craint, avec raison, qu'en cela on ne pousse à
l'exagération : dans l'état actuel de la science, c'est déjà beaucoup d'arriver
à prévoir un changement de temps deux ou trois jours à l'avance ; mais
trop de causes d'interversion peuvent survenir dans des intervalles plus
grands pour qu'il soit permis ni prudent de hasarder des pronostications
d'une plus longue portée.
   (1) L'expérience a montré à M. Fournet qu'en général un beau ciel pro-
duit trois ombres étagées les unes sur les autres : le zénith bleu donne
naissance à une ombre jaune ; la partie du ciel, qui est voisine de l'ho-
rizon et qui est d'ordinaire jaunâtre, fait apparaître une ombre bleue supé-
rieure. Enfin, entre le bleu zénithal et le jaune de l'horizon, se trouve une
bande céleste verte ; or celle-ci donne une ombre rose intermédiaire. Tel
est le cas général ; mais il faut savoir qu'une foule de causes peuvent dé-
ranger cette harmonie, et ici interviennent les avantages du procédé mis en
usage par M. Fournet : les couleurs équivoques du ciel se traduisent par
des ombres bien définies, et il est possible d'arriver ainsi à pressentir
quelques perturbations météorologiques, aussi bien que par le secours de
divers autres instruments.