Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                      EXPOSITION LYONNAISE.                      249
 trouvons ici et que nous rencontrerons ailleurs, chez M. Biétrix,
 par exemple : les deux premiers sont d'heureux défauts.
    On a eu la méchanceté de dire, à propos d'un petit enfant nu,
 mis au jour, à l'exposition de cette année, par une jeune personne :
 ... Avoir exposé son enfant !... Ce que l'on a dit de cette création
 de pure étude, il faut le redire de celle de M. Bonirote : on lui
 pardonnerait d'en avoir été coupable; mais l'avoir exposée!...
    Comprendre et partager la passion d'Apelles et de Praxitèle,
 cela se pouvait, même à travers les siècles ; mais l'avoir comprise
 telle qu'elle est exprimée ici, cela exigeait impérieusement qu'on
 la gardât pour soi et non pour le public.
    D'Orsel à M. Laurent D., la distance des caractères est grande,
 celle des bustes qui les représentent, plus grande, encore. Le
 premier est ferme, vigoureux , puissamment modelé et exécuté
 dans quelques parties , pas dans toutes , car la puissance se jette
 souvent dans l'exagération. Le second est un buste de salou,
 un portrait de famille ; M. G. Bonnet s'est trop habitué aux
 choses qui visent au style pour réussir complètement dans les
 finesses calculées d'une tête qui pose pardessus tout pour la res-
 semblance.
    M. Carrand a toujours des noirs ; ses paysages sont couverts
de ciels sombres et déchires dans des étoffes aux tons criards à
force d'être osés. Cette audace de tons finira pourtant par ren-
contrer la réalité et par la rendre avec une vivacité franche et
originale.
    Les toiles que M. Chaîne a exposées, offrent comme d'habitude
des parties heureuses, et d'autres traitées avec une facilité, un
abandon qui demanderaient à être plus rigoureusement contenues
et même châtiées.
    Quelle ravissante étude que le portrait sur fond d'or de
Mile ***; p a r M. Chancel, un des élèves d'Hip. Flandrin, et celui
qui l'a aidé dans ses peintures d'Àinay. Quelle jolie reine byzan-
tine, aux tons mats che la fresque, de l'émail plutôt! Quel fin et
spirituel profil ! La raideur, l'accentuation, pour mieux dire, des
lignes et des contours , ne plaît point à tout le monde ; c'est un
parti-pris convenu. Cependant, une fois pris et adopté, il ne nuit
en rien aux qualités d'esprit et de forme qui ornent cette toute
petite élude. — Au bord d'un ruisseau : autre étude de femme,
d'un réalisme plus séduisant, et qu'on a élevée pour cela aussi
haut que possible au-dessus de la portée du regard, trop haut
pour que l'on puisse admirer la souplesse, l'harmonie et la science
des formes de ce riche modèle.
   MUe Cherpin avance dans l'étude consciencieuse des fleurs que
son pinceau caresse un peu mollement d'habitude. Elle observe
et rend avec précision les détails ; le reste tardera peu à récom-
penser la persévérance de ce talent modeste et zélé dans la voie
qu'il s'est tracée.
   M. Chevallier reste le peintre dévoué des jours sombres ou