Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
             ÉTUDES LITTÉRAIRES CONTEMPORAINES.            169

familles quelques-uns de ceux qui rougirent de leur sang les
échafauds républicains. Mais j'ai laissé écouler du temps
depuis cette lecture, et j'écris aujourd'hui parfaitement de
sang-froid et comme si je n'avais à examiner que des détails
se rattachant à une époque très-éloignée et à un pays
étranger.
   Voici de quelle façon M. Hamei apprécie et excuse l'abo-
minable série des crimes révolutionnaires : « Certes, dans ces
heures de douloureux enfantement, il y eut de terribles et
sanglantes convulsions, dont, Dieu merci, nous n'aurons
plus à être témoins. Mais les calamités ont passé comme un
orage (un orage qui a duré dix-huit mois), et les principes
sont resté, » (page 9). Et encore, ce sont plutôt les révolu-
tionnaires eux-mêmes, les Dantonistes, les Hébertiste?, les
Robespierristes sans doute qui sont les plus à plaindre :
« En plaignant les victimes de tous les rangs et de tous les
partis, en déplorant des fureurs souvent funestes et quel-
quefois nécessaires , en flétrissant les barbaries de quelques
enragés, rappelons-nous aussi les atrocités commises par
d'autres régimes, les souffances séculaires des peuples ; gar-
dons la meilleure part de notre pitié et de nos larmes pour
les patriotes, emportés eux aussi par le tourbillon révolution-
naire, (page 10.) » Et ce calendrier de saints républicains :
« L'écrivain bénira sans réserve fous ceux qui, par conviction,
se sont dévoués à la Révolution, qu'ils s'appellent Mirabeau
ou Danton, Robespierre ou Camille Desmoulins, Carnot ou
Saint-Just, Romme ou Couthon, Merlin de Thionville,
Yergniaud ou Cambon. (page 15.) »
   M. Hamel nous apprend que la Terreur n'a jamais existé
et n'est qu'une espèce de « croquemilaine » dont on se sert
pour effrayer les esprits faibles. « Ce mot signifiait aux yeux
de la Convention, comme il signifie encore aux yeux des
gens de bonne foi : soyons terribles envers les ennemis de