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44 BURGONDES. M. Roget de Belloguet nous paraît avoir eu raison de fixer celte époque dans l'intervalle qui s'est écoulé de l'ouvrage de Pline à l'histoire de Tacite {Questions bourguignones, p. 62.) Ainsi s'expliquerait naturellement pourquoi, à l'exemplede Pline, Tacite ne mentionne point les Vandales comme l'une des grandes nations de la Germanie, et passe entièrement sous silence les Burgundiones et les Carini. « Tacite, comme le dit Luden, ne veut nommer dans ces contrées lointaines que les peuples qui lui avaient paru les plus importans. Il ne pres- sentait pas que les Burgondes auraient encore une grande mission à remplir (1). » VI. Quelques auteurs modernes de l'Allemagne, notam- ment Eckard, dans son livre sur VOrigine des Germains (2) ; Àdelung, dans son Histoire des Teutons (3), ont prétendu que Tacite avait compris les Burgondes, dans sa Germanie, sous le nom de Burii. Pfister a partagé aussi celte erreur (4). Les Burii, que Tacite place au-dessous des Marcomani avec les Marsigni, les Gotlini et les Osi, adossés, comme il le dit, aux Marcomans et aux Quades (c. 43), demeuraient" entre les sources de l'Oder el celles de la Vistule ; ils forment un peuple entièrement différent des Burgondes qui habitaient, lorsque Tacite écrivait, non loin de l'embouchure de la Vistule et près des Gépides. Les auteurs qui veulent expliquer soit manière précise, les Vandales sont placés dans la Bavière actuelle, au- dessous des Marcomans. (1) Histoire d'Allemagne, tradu'etion de Savagner; in-8° ; Paris; 1829; t. i, p . 215. . (2) De Origine Germanorum eorumque vetustissimis migrationibus de rébus gestis, in-4°, Gottingse ; 1150. (3) La Plus ancienne des histoires des Teutons, de leur langage et de leur littérature jusqu'à l'époque de la grande émigration des peuples ; gr. in-8°, Leipsick, 1806. (i) Histoire d'Allemagne. Deuxième époque, ch. u, $ 1. Traduction de Pà quïs, in-8° ; Paris, 1837, tom. 1, p. 334.