page suivante »
348 BIBLIOGRAPHIE. de Leusse, de Combe, de Saint-Priest et de Pusignan, avaient été brûlés et démolis. Plus de sommeil dans les monastères. Plus de sécurité pour la bourgeoisie et le commerce qui, unis et adossés à l'édifice social, continuaient malgré la perte de leurs rentes et de leurs profits, à répandre leurs bienfaits sur les indi- gents. Déjà ils étaient accusés d'aristocratie. Un comité d'électeurs s'était installé à l'Hôtel-de-Ville ; il avait pris les fonctions du consulat. M. Imbert-Colomès en su- bissait l'influence. Il conservait la compagnie de volontaires et la milice bourgeoise, dont le service ne coûtait rien à notre trésor. Il hésitait à comprendre dans une organisation géné- rale , tous les indigents à qui la ville donnait du pain. Il faut juger sa conduite par un témoignage du temps. « Lyon, disait le « Mercure de France, dans son numéro du 20 février 1790 , « Lyon s'est maintenu dans une tranquillité inaltérable. Point « de sang répandu , point de lanterne, point de proscription , « pas même de tumulte. La sûreté et la paix de cette ville in- « téressante y ont retenu le capitaliste , les grands consomma- « teurs, et y ont attiré un grand nombre de fugitifs. Le corps « municipal y avait consacré la révolution , non par la terreur, « l'inquisition et les violences, mais par une police sûre et active, « confiée aux volontaires nationaux. » Néanmoins, M. Morin blâme durement M. Imbert-Colomès de n'avoir pas congédié cette garde d'honneur , et de n'avoir pas formé une seule garde uniforme de tout ce qui était citoyen. « Il fut par là , dit M. Morin, le véritable provocateur des vio- « lences qui furent commises , et la responsabilité en pèse sur « sa tête. » Mais alors il n'était pas de principe, qu'il convenait à l'ordre social, d'armer d'un fusil quiconque serait en âge de le porter. Une triste expérience a démontré qu'une nation qui s'ar- merait tout entière, s'enlèverait aux travaux dont elle subsiste •, elle grèverait son budget d'un passif impossible à acquitter , et elle se minerait par ses guerres intestines. Un conflit s'éleva. La milice bourgeoise retint ses fusils maigre l'ordre de les déposera l'IIôtcl-de-Villc. Elle voulait rester cons-