Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
  78                         BIBLIOGRAPHIE.
 al-Raschild , avait l'unique but d'établir ainsi des rapports avec
 les peuples possesseurs des secrets de cette industrie. La vie pu-
 blique de l'empereur Charlemagne dément assez de telles suppo-
 sitions, sans que nous nous arrêtions pour réfuter ce que nos
 auteurs avancent.
    Charlemagne aimait peu le luxe pour lui-même, e* en favori-
 sant l'industrie des marchands orientaux, il voulait accroître le
 bien-être de son pays et agrandir l'importance du commerce de
 ses possessions.
    La dernière partie de ce volume est d'un vif et réel intérêt.
 L'histoire, de l'Italie est presque notre histoire. Depuis la con-
 quête des Gaules par Jules César, nous n'avons pas un seul i n s -
 tant cessé d'entretenir d'importantes relations avec ce peuple
 ingénieux , le premier peuple du monde par ses souvenirs et sa
 généreuse nature. Lyon, la reine de notre midi, devait hériter
 de la richesse et du génie inventif des sériciculteurs de la pres-
 qu'île. Les métiers viendraient-ils à disparaître de Lucques , de
 Venise, de Florence, de Gènes, de Milan, de Bologne , de Paier-
 me, assurément on les retrouverait à Lyon.
    Louis XI, ce roi doué d'une vaste et exacte intelligence, malgré
 la cruauté et les infamies qui tachent à tout instant chaque ligne
 de sa sombre histoire , Louis XI installa des ateliers pour la con-
 fection des étoffes de soie à Tours et à Lyon. Son fils Charles VIII,
 de retour de la guerre contre l'infortunée Italie, traversa Lyon
 et étendit les prérogatives que lui avait accordées son prédéces-
 seur sur le trône. 11 encouragea les fabricants par d'importantes
 et de fortes commandes. Avec Louis XII, appelé à si bon droit
le Père du peuple, Lyon prend la première place parmi les villes
industrielles de l'Occident entier. La perfection des étoffes que
 ses habiles tisseurs confectionnent, l'autorité de ses marchés
hebdomadaires, font venir en foule les marchands de tons les
 pays ; à cette époque, les Médicis établirent dans Lyon seize mai-
 sons différentes.
    Et après avoir rendu la justice que méritent MM. Roux et de
 Gravillon , pour ce long et pénible travail de Bénédictin, lais-
 sons, en terminant, la parole à nos deux auteurs.
    « Quoique les villes de Saint-Étienne, de Paris, de Rouen,
d'Orléans, cette dernière, particulièrement protégée par Cathe-
rine de Médicis, essayassent de se mesurer avec Lyon, dans l'élan
de la Renaissance, cette grande cité resta, par la persistance et la
patience de son travail, par l'application et le dévouement de ses
ouvriers, par le génie de ses inventions mécaniques et de ses
dessins artistiques, la maîtresse souveraine dans l'art de tisser en
France. Elle venait d'égaler Florence; encore deux siècles , elle
la laissait bien loin derrière elle.
    « A l'âge de vingt-un ans, le roi François I er fit une entrée
dans Lyon au milieu d'un luxe de soieries que devait tendre à
augmenter chaque jour les raffinements de sa galante cour. On
raconte que les conseillers vinrent à sa rencontre habillés de