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S24                DISCOURS DE M. BOUILL1ER.

latin? Rien n'égalait donc, l'impopularité du sujet latin; rien
 n'égalait aussi les caprices du sort. Tantôt, pendant toute
une session, c'était le français, tantôt c'était le latin, et alors
les candidats consternés nous eussent volontiers soupçon-
nés de quelque fraude pieuse en faveur des langues ancien-
nes. Désormais, plus de loterie, plus de calcul des probabi-
lités; chacun devra également passer par l'épreuve salutaire
de la composition latine, et chacun s'y préparera avec la
certitude de la subir.
    La part du hasard a encore été réduite, d'une autre ma-
nière , par la réunion de diverses questions sous un même
numéro; de telle sorte que les difficultés sont équilibrées et
que le sort n'élimine jamais aucune partie importante de
l'examen. Ainsi, est assuré le succès de quiconque a fait de
bonnes études, et les candidats malheureux n'auront plus la
ressource, suivant une habitude ancienne, d'accuser la for-
tune; ils devront n'accuser qu'eux-mêmes, ou bien dire avec
le poète latin :                                     ]\ros
      Te facimus, fortuna deam cœloque locamus.

   Dans cette heureuse réaction en faveur des études classi
ques, le grec dont, chaque année, nous signalions la déca-
dence, n'a pas été oublié. Au lieu de tout Homère, de tout
Sophocle, de tout Plutarque, les candidats n'auront plus à
expliquer que certaines parties de ces auteurs déterminés à
l'avance. Ils ne seront plus dans l'impossibilité de tout pré-
parer, et nous dans l'impossibilité d'être sévères. Enfin, au
lieu d'une seule boule en commun, le grec et le latin en au
ront deux, ce qui donnera une part plus considérable aux
langues anciennes dans les épreuves orales comme dans les
épreuves écrites.
   Mais de toutes ces réformes, nulle n'a plus d'importance
à nos yeux, que l'extension donnée au programme de logi-