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24              LYON APRÈS LE IX THERMIDOR.

   Le même jour, les deux proconsuls se transportèrent au
sein du Conseil de la Commune et y tinrent une séance so-
lennelle. « Nous venons, dirent-ils, dessiller les yeux a un
peuple égaré et séduit qu'on ti entraîné de maux en maux.
Nous venons arracher le bandeau qu'on a mis sur ses yeux...
La conspiration avait des ramifications et les conspirateurs
des complices. Il faut les dévoiler, les dénoncer et les en-
voyer par-devant les tribunaux qui en feront justice. Des
esprits altiers et dominateurs vous conduisaient encore une
fois sur le précipice où vous alliez retomber et vous perdre;
car la Convention fait rentrer d'un souffle tous les ennemis
de la patrie dans le néant... Bons citoyens , retournez à vos
travaux, ranimez l'industrie, revivifiez cette Commune mal-
heureuse... Veillez sur vous... Défiez-vous des serpens que
vous réchauffez dans votre sein... Ah ! ce ne sont pas les
individus, c'est la patrie qui doit toujours fixer vos re-
 gards... »
    Le Maire et plusieurs autres membres répondirent à ce
 discours, en adhérant aux conseils qu'on venait de leur faire,
 entendre. Les représentants reprirent en insistant de nou-
veau sur leur appel au travail et aux vertus qui constituent
le bon père de famille et l'honnête homme. Leurs paroles
 semblent avoir eu pour but d'arracher le peuple à l'activité
politique pour le rendre à la vie privée. A la fin de la séance,
le maire Bertrand dit : « Nous ne terminerons pas cette séance
mémorable où la représentation nationale est venue instruire
 les magistrats et éclairer le peuple, sans exprimer la recon-
 naissance dont nous sommes pénétrés... Au nom du peuple,
 au nom du Conseil général, je demande aux représentants
 qu'ils me permettent de leur donner l'accolade fraternelle ,
 en témoignage de l'union inviolable du peuple avec ses man-
 dataires. »
    Robespierre avait a Lyon des clients, des gens qui lui