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                             ET DE LA SOCIÉTÉ.                                V83

 qui l'avaient suivi dans ses expéditions guerrières, et qu'il em-
 ploya ce qui restait à la formation de ces bénéfices militaires
 qui, dans la suite, prirent le nom de fiefs.
    Rien ne fut changé par Clovis dans la religion, les lois, les
 mœurs, les usages des habitants des Gaules : au contraire, ce
 fut lui qui changea de religion et reçut le baptême avec environ
 cinq mille des siens ; et, si celte conversion déplut au reste de
 ses soldats, qui, de colère, rompirent avec lui et passèrent
 sous les drapeaux de Ragnanaire, roi de Cambrai, il put se
consoler de cette fâcheuse défection par le grand allachement
que lui vouèrent les populations gauloises, et par la préférence
éclatante qu'elles donnèrent aux Francs sur les Golhs et les
Bourguignons.
    Considéré comme homme de guerre, Clovis est assurément
une des plus grandes figures historiques que présentent la fin
du Ve siècle et le commencement du VIe : quant à sa politi-
que, on peut dire qu'elle fut enlièremenl subordonnée aux
vues des évoques des Gaules et des grands du pays, dont
toutes les pensées étaient tournées vers les moyens d'arriver au
rétablissement de l'unité de croyance religieuse. Les Bourgui-
gnons et les Visigolhs avaient embrassé les erreurs de l'aria-
îiisme (1), des restes de paganisme existaient chez les tribus
irankes établies en deçà du Rhin : anéantir la domination
bourguignonne et la domination visigothe, faire disparaître

   (i) Le libyen Arius, prêtre de l'église d'Alexandrie, soutenait qu'il la vé-
rité le fils de Dieu était ne avant Marie, mais qu'il n'était point éternel, qu'il
avait eu un commencement, et que, par le bon usage de son libre arbitre, il avait
mérité de devenir le fils de Dieu, de créature qu'il était auparavant.
   Cette doctrine absurde fut condamnée par le concile de Nicée, où il fut dé-
claré que Jésus Christ était le vrai fils de Dieu, eijal il son père, sa vertu, son
image, subsistant en lui, enfin vrai Dieu. Osius, évoque de Cordoue, dressa en-
suite la solennelle profession de foi, connue sous le nom de Symbole de Nice?,
et l'évêque (le Césarée, Hermogèncs, l'écrivit.