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Itli LA PHILOSOPHIE, ETC. 467 qui de temps en temps, de loin en loin , fasse de solennelles et rares apparitions dans notre intelligence, mais constam- ment elle y demeure, constamment elle nous éclaire. Elle est le fond immobile sur lequel passent et repassent toutes nos autres idées, sur lequel se dessinent toutes les scènes mobiles et variables du monde, du fini et du contingent. Ainsi, chacune de nos pensées, chacune de nos paroles est un acte de foi, un hymne, comme l'a dit le chef de cette école qu'on accuse aujourd'hui de prêcher l'immora- lité et l'impiété. Dans la question de Dieu et des rapports de Dieu avec le monde, la philosophie éclectique va encore plus loin, elle se demande quelle est la nature de cette faculté mer- veilleuse par laquelle, êtres finis et contingents, nous con- naissons l'absolu et l'infini, quelle est la nature de la rai- son impersonnelle ? J'ai déterminé sa vraie nature dans le cours de l'année dernière en développant les principes posés par le cartésianisme et par nos maîtres. Cette raison imper- sonnelle, par laquelle tous les hommes de tous les temps et de tous les lieux contemplent l'infini et l'absolu, une môme vérité et une même justice n'a point en nous son principe et sa source, elle n'est pas un organe de notre intelligence finie, elle est Dieu lui-même, Dieu présent en nous en vertu de son infinité. Ainsi nous professons que, par la raison imper- sonnelle, nous sommes en une communion , en une participa- lion continuelle avec Dieu ; que nous n'existons, ne vivons et ne pensons qu'en vertu de cette participation permanente ; que, celte participation étant un seul instant suspendue, nous et lous les êtres finis nous serions anéantis, tout comme la pierre tombe lorsque la main qui la soutenait se relire ; tout comme le ruisseau tarit lorsque la source tarit. L'idée de Dieu joue donc le même rôle et lient la même place dans notre philosophie que dans la pltélosophie du