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CHRONIQUE.
L'Administration des ïhéà lres de notre ville vient de réclamer le réta-
blissement de l'ancien prix des places au Grand-Théâlre, et d'adresser un mé-
moire à M. le Préfet du Rhône pour être autorisée à intenter une action judi-
ciaire à la ville de Lyon, attendu qu'elle ne lui a point livré le nombre de
places désigné dans son traité, et qne partant les recettes ne peuvent atteindre,
à notre première scène, le chiffre qui a été annoncé. Fondée sur cet état de
chose et sur une augmentation considérable de frais, cette réclamation nous
semble tout-à -fait juste et légitime. Il suffira pour s'en convaincre de jeler un
coup-d'œil sur le budget des dépenses et des recettes. Les chilï'res ont une
éloquence sans réplique. Les voici :
Dépenses, depuis le 5 novembre 1842 jusqu'au 3i oc-
tobre i843 4g2,35o f.
Recettes 343,395 20 c.
Perte 148,954 f. 80 c.
De plus, pour les charges imposées par suite de la sub-
vention, en entrées gratuites et en loges 23,149^
En réparations, pour la salle des Célestins, en surcroît
d'éclairage et restauration du mobilier 11,000
Total du déficit. . . . i83,io3 f. 80 c.
D'après ce tableau, le rétablissement de l'ancien prix des place serait
un acte de justice, et l'administration n'y trouverait même qu'un faible dé-
dommagement. Nous aimons à croire que, mieux éclairé, le Conseil municipal
prendra en considération la demande qui lui est faite et qu'elle y verra autre
chose qu'une question d'intérêt privé, car il se rattache trop d'existences et
trop de considérations artistiques et morales à une entreprise de cette nature,
pour que l'autorité ne se fasse pas un devoir d'en empêcher la suspension et
la ruine.
— M me Ducrest, cantatrice, et M. Rhein, se feront entendre, samedi 1S
novembre, dans un concert qu'ils donneront dans la salle du Foyer du Grand-
Théâtre. Plusieurs notabilités musicales de notre ville se joindront à eux
pour ajouter à l'attrait de cette soirée.