page suivante »
36G DES PROPORTIONS
plusieurs jours encore après le dernier soupir (ongles, poils)?
Quel anatomiste n'a pas constaté la croissance delà barbe sur
les cadavres ?
On a désigné sous le nom d'effets cadavériques, divers
phénomènes qui ne sont pas encore la décomposition, mais
qui n'appartiennent déjà plus à la vie. La plupart de ceux
qui précèdent rentrent dans cette catégorie; il faut ajouter
la décoloration de la pulpe des doigts qui, placés entre l'œil
et la lumière, ne reflètent plus une teinte rougeâtre, comme
sur le vivant ; diverses stases sanguines vers les points décli-
ves ; une variété d'engorgement ou de pneumonie hypostali-
que ; les concrétions fibrineuses des cavités du cœur et des
gros vaisseaux ; enfin la coloration verte ou bleue du ventre,
seul signe univoque de la mort réelle, d'après M. Des-
champs.
Personne n'ignore combien il importe d'étudier tous ces
changements pour apprécier leur évolution et leurs degrés
divers, afin de ne pas les rapporter à des affections étran-
gères à leur production, de n'attribuer aux lésions pathologi-
ques que leurs caractères réels, et de ne pas confondre la
léthargie et les différentes morts apparentes avec l'extinction
absolue des forces vitales. La médecine légale surtout puise
dans ces faits des lumières précieuses: par l'état physique et
chimique des éléments organiques, elle détermine l'époque
du décès.
L'examen des appareils cardiaque et pulmonaire lui permet
d'établir si un nouveau-né a vécu de la vie extra-utérine
(docimasie pulmonaire). Le seul aspect vultueux ou pâle de
la face après la mort par suspension lui enseigne si le sujet
a succombé à l'asphyxie où à la luxation des vertèbres (OrGIa);
en s'élevant à la théorie du mécanisme, et, de l'époque de la
mort, elle va parfois jusqu'à en découvrir l'auteur par les cir-
constances spéciales des lésions Iraumatiques. Des malfai-