Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
304                       MAZADE D'AVÈZE.

périorilé de son mari; que son obéissance soit plutôt reçue
qu'exigée. J'en dirais bien davantage; mais j'en ai dit assez,
je crois, pour faire connaître mon opinion. Je garderai ce
griffonnage pour savoir si dans vingt ans j'aurai la même
manière de penser ; je me garderai bien de la mettre en
évidence aujourd'hui, car je suis sûre que beaucoup de gens
me demanderaient avec ironie si je crois possible de remplir
de semblables devoirs sans peine et même avec satisfaction.
Je sais bien qu'on pourrait leur répondre qu'on ne se fait
pas des principes qu'on croirait impossible de suivre. »

   M.Ile d'Avèze était devenue Mad. de Bonald, quand elle
se décida à publier ces réflexions. Une des douleurs qu'elle
éprouva dans la vie retirée que lui firent les mœurs exem-
plaires, mais sévères, de l'époux qu'on lui avait choisi, ce
fut de ne pouvoir allaiter elle-même ses enfants, car elle
comprenait le devoir de mère et aurait voulu le remplir
en toutes choses. Arrivèrent les Cent-Jours ; Mazade d'Avèze
accompagna les Bourbons dans leur second exil; il fut frappé
alors d'une goutte sereine., et obligé de se jeter dans les bras
de sa fille. Elle ne put résister à ce dernier coup, et suc-
comba sous le poids de la maladie et des peines, le 14 août
 1825 (1).
   On a imprimé d'elle l'Ermitage du Mont-Cindre près de
Lyon et opinion sur le mariage écrits à l'âge de seize ans par
feu madame Bertille-Honorine de Bonald, avec des notes his-
toriques par le Père de l'Auteur; Paris, Poussielgue-Rusand,
1843, in-18. C'est une 4 e édition ; la seconde est de 1814.
   Le Mont-Cindre est un des mamelons qui composent le
Mont-d'Or ; la cime pelée et inculte de celte petite mon-
tagne, la richesse du sol qui se déroule à ses pieds, les
carrières et les diverses natures de pierres qu'elles renfer-
ment, les coquillages et surtout les cornes d'Ammon qu'on

  (1) Voir les Noies delà plus récente édition de l'Ermitage.