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204 FORTIFICATIONS DE LTON XVII. 1793. — A la fin du XVIIIe siècle, à l'époque à jamais mémo- rable de ce siège, où quelques milliers de citoyens luttèrent avec tant d'énergie contre une armée de cent mille hommes. Lyon n'était plus défendu que par sa vieille onceinte de Char- les V, allant du pont d'Ainay aux rochers de Pierre-Seize, et par l'enceinte de François I " , allant du fort St Jean aux portes St-C!air. La rive droite de la Saône avait perdu cette enceinte avancée qui enveloppait le faubourg de St-Irénée, et qui, entamée par le baron des Adrets en 1562, finit par disparaître de manière à ne plus laisser d'autres traces que celles des anciens fossés. La seconde enceinte qui couvrait le château de Pierre-Scize, n'é- tait plus qu'une suite d'ouvrages non revêtus. Les assiégés furent obligés de créer des ouvrages de campagne en avant de la ville pour la préserver des bombes de l'ennemi. C'est ainsi qu'ils établirent des ouvrages en terre en avant du Rhône, au milieu des Brotteaux entre le pont Morand et la ville de la Guillotière sur les hauteurs de Monlessuy entre les deux rivières où se trouvait la fameuse batterie Gingenne. Enfin, sur la rive droite de la Saône, ils portèrent leurs redoutes jusques sur les hauteurs de la Duchère, de St- Irénée et de Ste-Foy. Les deux vieilles enceintes furent réta- blies et portèrent des batteries. Malgré toute l'énergie et l'intelligence de la défense, la ville suc- comba et ces vieilles fortifications qui avaient su faire respecter la cité depuis tant de siècles furent ruinées par le vandalisme révo- lutionnaire. C'est à peine si l'on peut aujourd'hui reconnaître les traces de l'enceinte de Charles V, mais celle de la Croix-Rousse résista aux marteaux des démolisseurs, qui employèrent en vain la pioche et la mine pour la détruire. Depuis 1830, elle est rétablie à peu près, telle qu'elle fut construite, et chacun peut admirer aujourd'hui ces entreprises grandissimes de nos pères.