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                             ÉGMSH DP. SAINT-JEAN.                       51

appeler à parlager avec lui le bien-être et les richesses temporelles
dont il jouissait comme grand dignitaire et comme seigneur puis-
sant, se joindre à eux lorsqu'ils chantaient en chœur les louanges
do Dieu, et s'identifier par là avec la basilique où était placé son
siège spécial, et qui devait lui être si familière. Telle était, en effet,
la marche de l'église dans les temps primitifs ; mais cet heureux
état de choses ne subsista par longtemps. Par des motifs que nous
ne chercherons point à apprécier, les biens du clergé de la cathé-
drale devinrent entièrement distincts de ceux de l'archevêque.
Celui-ci eût son château-fort qu'il habitait presque constamment et
où se trouvait sa chapelle; il eût une juridiction temporelle, à
laquelle le Chapitre n'était pas soumis, et réciproquement, le
Chapitre gouverna de son côté, sans contrôle, les propriétés nom-
breuses qu'il devait, soit aux premiers prélats, soit à l'esprit reli-
gieux de la population ; il n'obéit plus qu'aux lois qu'il s'était
faîtes, il résista même plus d'une fois ouvertement aux ordon-
nances purement religieuses ou sacerdotales que les archevêques
voulurent lui imposer. L'Archevêché et le Chapitre formaient donc
jusqu'en 1780 deux grands corps séparés que la basilique voyait
rarement ensemble. D'ailleurs, l'église de Saint-Jean dont nous
nous occupons ici, ne fut point cathédrale dès l'établissement du
christianisme à Lyon. Le siège fixé d'abord à Saint-Nizier, qui
qui portait le nom de basilique des Saints-Apôtres, fut transféré
dans celle de Saint-Etienne qui avoisinait Saint-Jean, puis enfln,
dans l'église de Saint-Jean elle-même (1). Colonia et Pernetti ont
cru que Saint-Just avait eu, à son tour, l'honneur d'être notre cathé-
drale, mais un auteur plus récent qui les a réfutés pense qu'ils se
sont trompés à cet égard. Voici comment Deville rétablit les faits :
Selon l'ancienne discipline, les évêques n'étaient jamais ensevelis
dans leurs cathédrales; ce n'est que depuis le XII e ou XIII e siècle
que l'usage contraire s'introduisit. Le P. de Colonia (2) , pour
n'avoir pas fait cette remarque, a renversé d'une étrange manière



  ( i ) Deville.
  (y.) Ilist. litli'raU'C de Lyon.   r o . i r P parlie. V. }>. 2.'>o.