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LES AQUEDUCS 353 grandeur et de la précision de l'entreprise, avec ses 75 kilo- mètres de longueur, ses 35 ponts et ses 4 siphons, sans compter les réservoirs de répartition et d'approvisionnement qui existaient au point terminus, à la montée des Anges. Personne ne connaît l'aqueduc de la Brevenne, et cepen- dant il a rendu, dans l'antiquité, des services identiques à ceux de l'aqueduc du Pila ; il est vrai que son étude, au point de vue archéologique, ne présentait pas le même intérêt. Le tracé de l'aqueduc de la Brevenne peut intéresser l'ingénieur, en raison de la précision des opérations et de la connaissance exacte du terrain, l'ingénieur peut se con- vaincre que les lois de l'hydraulique, et celle de l'écoulement de l'eau dans les tuyaux, étaient connues dans l'antiquité, au moins aussi bien/çju'elles le sont de nos jours. Mais l'intérêt réel pour les gens du monde ne pouvait se produire qu'au siphon d'EculIy> là seulement commençaient les ouvrages d'art sérieux, car les massifs hors de terre, entre la Chaux et le Jacquemet et entre les Bruyères et le Rafour, ne pouvaient compter comme tels. Le radier du réservoir de chasse, au Rafour, devait être un peu en contre-bas du sol sur lequel il était construit; il n'y avait pas d'arcs rampants à la sortie de ce réservoir pour supporter les tuyaux du siphon, ils étaient posés simplement dans la terre, en tranchée, la déclivité naturelle du sol per- mettait cette installation économique. Le pont à siphon, dans le ravin de Grange-Blanche, était un monument considérable, il avait deux rangs d'arches superposées, soit deux ponts l'un sur l'autre. Les restes qui existent encore aujourd'hui sont rarement visités par la population qui les ignore, ils sont enfermés dans deux pro- priétés closes, l'une appartient à M. Barrier, l'autre à la