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54 LE NOM PRIMITIF les données fournies par les écrivains anciens, par l'étude de nos traditions et de nos coutumes, aussi bien que par celle des noms de lieux, de montagnes ou de rivières, qui pris isolément n'ont souvent aucun sens, mais dont le rap- prochement, imposé par les observations faites dans les contrées les plus diverses, jette toujours un jour lumineux sur la race et la langue des populations qui ont occupé, à l'origine, notre pays. Il en est ainsi, notamment, du nom donné générale- ment aux fontaines sacrées de l'ancienne Gaule et du culte qui leur était rendu par les peuples de race celtique, à cause de l'abondance et des vertus de leurs eaux. « L'esprit superstitieux du Celte, nous dit M. Bulliot, « s'arrêtait devant ces intarissables réservoirs, dont l'éter- « nelle libéralité étanchait sa soif, abreuvait son troupeau, « vivifiait son pâturage, guérissait ses maladies. Un être « divin pouvait seul, à ses yeux, alimenter ces flots, ce « mouvement, ces vertus sans fin (i)." » Le culte des eaux forma ainsi l'un des caractères les plus accusés de la religion des vieux Gaulois. Chaque source principale d'une contrée eut son génie topique et sa déesse protectrice. On fit plus : on la divinisa elle-même, comme étant !a manifestation de l'être surnaturel qui faisait jaillir ces ondes bienfaisantes. On recouvrit chaque fontaine sacrée d'un édicule où la Dwy celtique était honorée. De là , le nom de Dwy, Douix, Doy, Douée, Dhuis, « qui « désignait, comme aujourd'hui, ajoute M. Bulliot, la (i) Bulliot. Le Cuits, des eaiiçc sur les plateaux èduens (Mémoires lus à la Sorbonne en 1867. Archéologie),