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NOS VOISINS 301 D'autre part, l'unité nationale et la fréquence des rap- ports ont, en beaucoup de points, nivelé les caractères moraux et physiques, si bien qu'il serait plus facile aujour- d'hui de peindre le Français en général, que l'habitant de telle ou telle province. Qu'on soit donc indulgent pour ces coups de plume, et si les intéressés refusent de s'y reconnaître, qu'ils n'en tiennent pas rigueur à l'auteur, qui voudrait, de tout son cœur, avoir été mieux faisant. LE FRANC-COMTOIS Un des derniers entrés dans la famille française, le Franc-Comtois, a gardé les signes de la race qui couvre les revers du Jura, tant du côté de la France que du côté de la Suisse. La démarche est sûre, le visage exprime la ténacité ; il y a, dans le regard, plus de contemplation que d'imagi- nation; le parler, dont on a souvent plaisanté, trahit la prudence, pour ne pas dire un peu de méfiance. Chez les femmes, même des villes, les traits sont toujours empreints d'un reflet d'austérité, tempérée, il est vrai, par la douceur du regard. Le Jurassien semble avoir, plus que tout autre, hérité des facultés industrieuses des anciens Burgondes. Nulle part le campagnard ne montre plus d'adresse dans les arts méca- niques; il confectionne et répare ses outils, se fait tour- neur et pratique mille petites industries. La fabricationiijd.e l'horlogerie qui a pris une importance exceptionnelle à Besançon, étend ses ramifications dans les