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238          CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS

membres du Chapitre ou bien son parent? Nous penchons
pour cette dernière hypothèse, car le couvent d'Ainay
devait choisir ses dignitaires parmi les moines de l'abbaye.
   Antoine Rigaud avait été chanoine de Lyon en 1282, et
Hugues son frère, était chevalier (2). D'après M. Steyert,
Rigaud portait : de sable semé de larmes d'argent, au chef cons-
tellé d'azur chargé de trois croisettes d'or.
   L'abbaye avait vu aux siècles précédents s'accroître
considérablement ses richesses. Sa puissance avait grandi
avec les importantes donations qu'elle avait reçues. Cepen-
dant jusque là l'abbé d'Ainay était obligé défaire agréer par
l'archevêque de Lyon ses officiers de justice. Mais bientôt il
s'affranchira de cette servitude, et le baron de Chazay, haut
justicier, aura ses notaires et ses officiers.
    L'archevêque Henri Ier de Villard avait alors en sa puis-
sance tout le Lyonnais. Mais son autorité était battue en
brèche par le roi de France, Philippe le Bel, qui ne tardera
pas à s'emparer totalement de sa puissance temporelle.
L'archevêque, perdant son autorité sur les bourgeois de
Lyon toujours en révolte, soutenus qu'ils étaient par le roi
de France, voulut confirmer cette autorité chancelante sur
ses principaux vassaux. Il réclame alors pouvoir absolu sur
le couvent d'Ainay et toute juridiction sur l'abbaye et
ses moines. L'abbé Ancelin résiste et en appelle au roi de
France, dont il reconnaît le domaine, direct. Celui-ci n'eut
garde de manquer l'occasion de faire acte de suzerain.
Bientôt arrive une lettre qui sauvegarde la juridiction tem-
porelle du monastère d'Ainay. Jean de Corpalay, bailli
royal de Mâcon et gardiateur de Lyon, porte une sentence


  (2) Guigue. Mazures, 1.1, p. 590.