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200              BIOGRAPHIES ALLEMANDES

   Les protestants s'étaient proposé de détruire le catholi-
cisme; le parti ultra-catholique, vainqueur, se proposa, de
son côté, de détruire le protestantisme. Les protestants
s'étaient emparés, en violation de la paix d'Augsbourg, de
1555, d'un grand nombre de biens ecclésiastiques; l'édit
de restitution (1.6 mars 1629) les contraignit à les rendre.
Cet édit n'était que l'application du traité d'Augsbourg : il
était légal. Eggenberg, le principal conseiller de Ferdi-
nand II, ne l'approuva pas néanmoins : l'édit lui avait sem-
blé impolitique ; mais il s'était formé à la cour de Vienne
un parti que le succès de deux guerres, palatine et danoise,
avait aveuglé.
   Le parti ultra-catholique avait cru que l'édit de restitu-
tion mettrait fin à la lutte : il ne fit que la recommencer.
Le roi de Suède, Gustave-Adolphe, aussi habile diplomate
que bon capitaine, sut profiter de la terreur qu'avait inspi-
rée cet édit pour envahir l'Allemagne et offrir ses secours
aux vaincus. Le parti ultra-catholique ne vit d'abord dans
son intervention qu'un événement de peu d'importance.
Eggenberg ni Wallenstein ne partagèrent cet avis. Mais
l'empereur se laissa entraîner; Eggenberg fut moins écouté,
et Wallenstein, auquel les catholiques avaient dû leurs vic-
toires fut privé de son commandement.
   Cependant Gustave-Adolphe avait déjà forcé l'électeur de
Brandebourg à lui livrer le passage dans ses états, et enlevé
Francfort sur l'Oder. Ferdinand II effrayé, rappela aussitôt
Eggenberg. Le ministre vivait alors à Gratz dans une demi-
disgrâce. Il partit, quoiqu'il fût malade, et vint en toute
hâte à Vienne. L'empereur hésitait encore ; la nouvelle du
désastre de Leipzig le décida tout à fait. Le parti ultra-
catholique dut se rendre lui-même à l'évidence, et l'empire
étant plus menacé que jamais, Wallenstein apparut de nou-