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ACADÉMIE DE LYON.
RAPPORT
SUR LES OUVRAGES DU DOCTEUR BERTINARIA
( DE TURIN).
I.e docteur Bertinaria, de Turin, connu en Italie par ses travaux philoso-
phiques et par son active coopération à l'Encyclopédie populaire, a fait
hommage à l'Académie de Lyon de quelques-uns de ses principaux articles,
dont je me suis chargé de rendre compte.
Les deux plus importants sont un discours étendu sur le caractère et les vi-
cissitudes de la philosophie italienne ( i ) , et un mémoire sur la définition de
la philosophie et des sciences qu'elle comprend (2).
Dans le premier ouvrage, il passe en revue les différentes phases de la phi-
losophie italienne, et caractérise le génie qui lui est propre. En philosophie
comme en toutes choses, la terre d'Italie a un long et glorieux passé. Il suffit
de rappeler Pythagore et l'école italique, Cicéron et Sénèque, et toute la phi-
losophie romaine. Quoique l'Italie joue un rôle considérable dans la philoso-
phie scholastique, la scholastique italienne n'a pas de caractère propre qui la
distingue de la scholastique des autres contrées de l'Europe : l'auteur se
borne à indiquer sa place dans l'histoire des vicissitudes philosophiques de
l'Italie. Mais, si l'Italie a puissamment contribué à fonder et à développer la
philosophie scholastique, plus puissamment encore elle a contribué à la dé-
truire et à ouvrir l'ère de la philosophie moderne.
Au XV e et au XVI e siècle, c'est l'Italie qui occupe le premier ranÇ dans la
philosophie. Par la renaissance des lettres grecque et latine, par le renou-
vellement dn péripatétisme et du platonisme, par les premiers essais d'une
philosophie indépendante, elle a fait alors plus que toute autre nation pour
(1) Suit' indole e le vicende delta Filosofîa italiana, discorso del dottore Fraucesco Berti-
naria, Torino, iBl\6.
(a) G o n o l t o délia Filosofîa e délie scienze inchiuse nel dominio di essa ; Torino, 1846.