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                     DES BORDS DE LA SAONE.                       215
limite la Ségusiavie, à l'Est, par le Rhône, depuis l'endroit où
il reçoit les eaux de la Saône jusqu'à Givors ; à l'ouest par la haute
chaîne des montagnes qui sépare aujourd'hui le Forez de l'Au-
vergne ; au Nord, par le territoire des Eduens, formant dépen-
dance de l'ancien diocèse de Mâcon ; et, enfin, par la Saône.
M. Bernard pense que les Ségusiaves ne possédaient rien sur la
rive gauche de la Saône, ou du moins n'y possédaient qu'un
territoire insignifiant que nous voyons toujours rattaché au
Lyonnais.
    III. Si la Ségusiavie ne s'étendait pas sur la rive gauche de la
Saône, alors je demande de quel peuple et de quelle Civitas dépen-
daient soit le pays occupé par les Segusiavi ou Sebusiani, soit
celui occupé par les Ambarri qui, avant la division d'Auguste, exis-
taient dans le département de l'Ain ; puis, de quel peuple ou Civitas
fit partie le territoire que perdirent, par cette division, les Sequani
vers le Rhône ? Je demande également quelles furent les limites de
la Colonie proprement dite de Lyon, et si cette Colonie, qui avait
une vie et une 'action individuelles, quoique placée dans le ter-
ritoire des Ségusiaves, ne possédait pas cependant une certaine
fraction de pays indépendant de la Civitas ségusiavienne, et enfin
quelles étaient l'étendue et les limites de ce pays? Ce sont là des
questions que je ne pourrais aborder sans m'écarter par trop
de mon sujet, et sur lesquelles j'appelle les méditations des hom-
mes laborieux qui s'adonnent à l'étude de ces travaux ardus,
mais intéressants.
    IV. Quoi qu'il en soit, la dernière trace que l'on rencontre des
Ségusiaves, sous la domination romaine, consiste dans quatre
bornes milliaires, que l'on voit encore à Feurs, et dont les ins-
criptions apprennent qu'elles furent érigées en l'honneur de
l'empereur Caius Julius Verus Maximinus, qui mourut l'an 238
de notre ère, après avoir à peine régné trois ans, MAXIMOQUE
PRINC. N. civ. SEG. LIBÉRA. Tels sont les mots mêmes par les-
quels se terminent les inscriptions des deuxième et quatrième
colonnes.
    Enfin le peuple ou la Cité des Ségusiaves disparut pour faire
partie de la Cité de Lyon, à une époque que rien ne détermine, mais